Tuer moins !
Des milliards d’animaux sont tués chaque année en France et dans le monde, démultipliant le nombre de nos victimes indirectes parmi l’ensemble des règnes. Depuis la découverte de l’origine bactérienne de la vitamine B12 fin 1947, l’espèce humaine peut vivre en réduisant le nombre des victimes qui lui sont nécessaires. Il suffit d’épargner les animaux. Refuser de consommer le produit de leur exploitation offre aussi la meilleure garantie de ne pas participer aux souffrances qui peuvent en résulter.
L’animal le plus tué au monde était le symbole de la France, mais son plumage magnifique se déploie lorsqu’il vole dans son milieu naturel en Asie*. La plupart des races exploitées sont désormais si lourdes qu’elles ne peuvent guère voler, car la domestication de cette espèce n’a sélectionné que les caractéristiques utiles à l’élevage.
Contrairement à la sélection naturelle, le maintien artificiel des races réduit la biodiversité et la richesse des génomes, ce qui a pour conséquence de réduire la résistance des animaux aux maladies, ainsi que leurs aptitudes d’adaptation aux environnements naturels.
62 milliards de poulets sont tués pour être mangés chaque année dans le monde, tandis que 7 milliards de poules sont exploitées pour leurs œufs (auxquelles correspond la mort d’autant de poussins mâles dès les tout premiers jours d’existence, car les lignées sélectionnées pour la ponte ne sont pas rentables pour la chair).
Les œufs contiennent de la vitamine B12, certes, mais ils contiennent également des éléments inhibiteurs de son absorption. Plusieurs mesures chez l’espèce humaine à la suite de l’ingestion d’œufs crus, brouillés ou frits l’ont confirmé. Une biodisponibilité de 9 % nécessiterait une consommation de 20 à 30 œufs par jour pour garantir les apports quotidiens. Rappelons que les poules pondeuses achèvent leur parcours prématurément, sous forme de chairs déclassées.
C’est en ne consommant aucun produit d’origine animale que nous pouvons épargner le plus d’organismes vivants, sur l’ensemble des règnes. De la même manière, choisir de consommer la vitamine B12 à sa source originelle, en cultivant les bactéries les plus productrices, est également le moyen le plus efficace de réduire notre impact sur le règne bactérien tout entier. Il faut donc paradoxalement ne consommer aucun produit d’origine animale pour épargner le maximum d’organismes parmi les autres règnes. Plus d’information :
*Merci infiniment au singapourien Soe Hlaing pour son superbe cliché (Gallus Gallus, ou coq sauvage photographié à Singapour).